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Pénurie de chauffeurs routiers : un métier qui ne recrute plus ?

Hauts-de-France, Limousin, nombreuses sont les régions françaises à être touchées par une pénurie de chauffeurs routiers. Ces professionnels du transport souffrent de l’image de leur métier, qui ne fait plus rêver. Pour les spécialistes, il y a urgence, quelles solutions sont envisagées ?

Revoir le recrutement

Le métier de chauffeurs routiers fait face à de graves difficultés. Les professionnels vieillissent, les candidats pour les remplacer sont peu nombreux, les recruteurs se heurtent à des profils inadaptés et le turn-over est très important. Comme l’explique David Sagnar, patron de la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR) : « Nous avons connu une pénurie de conducteurs en 2016-2017 et ça va continuer dans la même veine. Aujourd’hui, 30 % de nos salariés ont plus de 50 ans. On a clairement un déficit d’image. Or, le métier a bien changé. L’évolution du matériel a permis de diminuer la pénibilité des postes. » La région des Hauts-de-France est fortement touchée. Elle a mis en place une charte « Objectif 500 » pour tenter recruter un maximum. Diverses campagnes de communication ont également été lancées partout en France.

Rendre le métier attractif

Il existerait de belles opportunités de carrière dans le milieu du transport. Il faut dire que les tâches à effectuer sont nombreuses et demandent de vraies qualifications. Pour le remorquage de camion de transport ou autre véhicule lourd, l’aide d’un professionnel est indispensable. En effet, ce métier est exigeant en terme d’horaires, de responsabilités, de déplacement, ce qui peut avoir tendance à décourager les candidats.

La formation évolue afin de répondre aux besoins des entreprises. À la rentrée prochaine, le CFA ISA, le centre de formation du sud Aveyron, proposera un titre professionnel de « technicien supérieur du transport routier en apprentissage, une formation gratuite et rémunérée.

De même, les entreprises proposent quasiment immédiatement des CDI.

Évoluer avec la technologie

Pour certains spécialistes, si le recrutement est un problème, une autre difficulté est à prendre en compte, le développement des camions autonomes.

Si ces inventions sont une solution en ce qui concerne la pénurie de chauffeurs, elles pourraient également entrainer une perte massive d’emplois, à en croire un rapport publié par l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), la Fédération internationale des ouvriers du transport 5ITF) et l’International Road Transport Union (IRU). La transition vers le transport routier sans chauffeur, c’est-à-dire l’utilisation de camions automatisés, « pourraient réduire la demande de chauffeurs de 50 à 70 pour cent aux États-Unis et en Europe d’ici 2030, rendant superflus jusqu’à 4,4 millions des 6,4 millions d’emplois projetés dans le camionnage professionnel, selon un scénario » apprend-on ainsi dans l’enquête.

Pour éviter qu’il ne se réalise, les organismes de régulation doivent travailler dès maintenant à l’arrivée de cette technologie. Emploi durable, formation qualifiante, innovations technologiques, accompagnement par les professionnels, tout est fait pour attirer un maximum de nouveaux profils.

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  • Pour rendre le métier plus attractif il faut rendre les salaires plus attractifs également.

    Un chauffeur routier c’est 10 €/h (smic)
    Il aura comme contrat en moyenne un 186h

    Après 17 ans sur la route je suis resté un smicard car des lors qu’une société abuse de ta patience tu change de boite et tu redémarre à 10€/h cette nouvelle société profite ainsi de ton expérience avec un salaire de débutant.

    Il serait peut être temps de revoir tout ça.

  • « Des profils inadaptés »; il est vraie qu’un conducteur qui se revendique être un usager respectueux du code de la route n’a pas le profil de l’emploi. Il faudrait que les entreprises disent clairement ce qu’elles recherchent; un employé qui respecte les règles (code de la route, la RSE, le matériel), prudent avec une bonne hygiène de vie ou un mercenaire sans cervelle. De plus il serait souhaitable de se pencher un peu plus sur les conditions de travail; si il n’y avait que le salaire mais les parkings sont de plus en plus saturés, la sécurité des routiers est loin d’être la préoccupation des forces de l’ordre, en ce qui concerne le fret les français font de moins en moins de lots complets mais de plus en plus de distribution ou de messagerie et quel chauffeur peut encore se venter aujourd’hui d’avoir un camion 100% attitré ?